LE PROJET DEFIBIO
Le projet DEFIBIO est un projet de recherche en partenariat financé par le programme TETRAE (INRAE et Région Occitanie) pour la période 2022-2027. Il associe une vingtaine de chercheurs, pour moitié en sciences sociales, pour moitié en agronomie-zootechnie, issus de quatre laboratoires de la région. Il a été conçu et est animé en étroite collaboration avec les acteurs du secteur biologique. Il est coordonné par Ronan Le Velly (UMR Innovation) et Nancy Fauré (InterBio Occitanie).
Le projet DEFIBIO est né dans une période enthousiasmante et inquiétante pour le secteur bio régional. Enthousiasmante parce la région Occitanie a connu entre 2015 et 2020 un doublement du nombre d’agriculteurs certifiés comme du nombre des opérateurs de la transformation et de la distribution engagés en bio. Aussi bien en amont qu’en aval, la croissance est forte, faisant de l’Occitanie un laboratoire du changement d’échelle de la bio. Période inquiétante néanmoins parce que cette transformation rapide génère de nouvelles incertitudes, accentuées par les effets manifestes du changement climatique : disponibilités en matières organiques et en alimentation animale, équilibres entre offres et demandes, relations dans les filières et les territoires entre bio et non-bio… L’année 2021, marquée par une baisse de la consommation au niveau national et un ralentissement des conversions au niveau régional, ont renforcé ce sentiment que la pérennité du développement du secteur bio n’est pas assurée et qu’il faut réfléchir et agir pour la maintenir.
Le projet DEFIBIO associe une dizaine de chercheurs en économie, sociologie ou géographie et une dizaine de chercheurs en agronomie et zootechnie de quatre laboratoires de la région : l’UMR Innovation, l’UMR AGIR, l’UE Maraichage et l’Observatoire du développement rural. Cette pluridisciplinarité est pensée comme indispensable. Par exemple, si les coopérations entre éleveurs et céréaliculteurs ou viticulteurs renvoient à des objectifs de rétablissement des cycles biologiques à l’échelle d’un territoire, elles échouent ou réussissent également pour des raisons socio-économiques (organisation du travail, règles d’usage du foncier, choix logistiques, etc.).
Le projet est mené en étroite collaboration avec les acteurs régionaux du secteur biologique. La Chambre Régionale d’Agriculture, le réseau GAB-CIVAM, la Coopération agricole, Océbio et la DRAAF participent au comité de pilotage, où sont discutés les objectifs et les méthodologies des recherches.
Les membres du projet lors du séminaire de lancement de novembre 2022
Le premier axe du projet DEFIBIO porte sur le travail de structuration de filières territorialisées et partenariales. Derrière cet axe, il y a la conviction que le secteur bio peut être caractérisé par un développement de relations innovantes entre opérateurs des filières, marquées par la coopération, la définition collective des règles du jeu et un partage équitable de la valeur ajoutée.
DEFIBIO s’intéresse à la soutenabilité des productions agricoles dans une dynamique de croissance et dans des contextes climatiques dégradés. Cet axe étudie les changements techniques et de mise en marché menés par les agriculteurs et en analyse les effets sur la durabilité et la résilience des systèmes agricoles. Il inclut des objectifs de caractérisation des systèmes actuellement observables et de scénarisation de leur évolution. Il s’intéresse tout particulièrement aux synergies à construire entre les exploitations d’un même territoire.
DEFIBIO traite des enjeux de la coexistence et de la confrontation dans les territoires entre bio et non-bio, mais aussi entre différentes formes de bio. Face à ces enjeux, les chercheurs du projet vont identifier les dynamiques observables dans les différents territoires de l’Occitanie pour ensuite étudier les logiques agronomiques, économiques et spatiales qui sous-tendent ces formes de coexistence.
Le projet DEFIBIO travaille sur les leviers et impacts de l’action publique. Ce dernier axe est transversal. Il regarde ce que l’action publique produit sur les dynamiques des trois premiers axes.
Dans ce cadre, une attention particulière sera accordée aux politiques d’accès au foncier.